Wwoofing pépinière

[WWOOFing] Welcome at cactusland !

Après un wwoofing auprès des animaux, entourés de chèvres et de poulettes, nous voici maintenant à Tolga, en wwoofing dans une pépinière de succulentes. Non, les succulentes ne sont pas des pâtisseries ou autres douceurs, mais des plantes grasses et des cactus. Ces plantes charnues ont la capacité de stocker de l’eau dans les feuilles, les tiges et les racines, ce qui leur permet de survivre en milieu aride.

Dans la vie, il y a des cactuuuuuus

Wwoofing pépinièreErwin, hollandais de 75 ans, a travaillé pendant longtemps dans les plantations de tabac qui jalonnaient jadis le Queensland. Aujourd’hui, toutes sont fermées depuis des années et il a fallu se reconvertir.

Passionné par les plantes, notre hôte s’est naturellement tourné vers le monde végétal et sa propriété s’est rapidement transformée en un royaume de cactus et de plantes grasses.

Des milliers d’espèces sont rassemblées ici, provenant d’Afrique, de Madagascar, d’Amérique du sud et d’Australie.

N’hésitez pas à faire un tour sur notre galerie photo “Le végétal tout en couleurs“.

Vue sur la pépinière
Vue sur la pépinière

Au cœur de ce jardin piquant, se dressent quelques caravanes, chacune représentant une pièce de la maison : bibliothèque, bureau, buanderie et cuisine.Pas de chambre vous l’aurez noté, Erwin préfère dormir au grand air. Son lit a d’ailleurs trouvé place dans le jardin, à la belle étoile et aux premières loges lorsqu’il pleut.

En suivant le chemin de succulentes qui mène au fond du jardin, on arrive à notre caravane, abritée par un gigantesque bosquet de bambous, grinçant par nuit de grand vent. Terrain de jeu des opossums, ces petits marsupiaux nocturnes à longue queue, ça fait un sacré remue-ménage sur notre plafond.

La douche est également en plein air et l’eau, provenant de la rivière, est chauffée par des panneaux solaires.

Pour résumer, on mange dehors, on se douche dehors, on travaille dehors, on dort quasiment dehors (8°C la nuit), bref, on a l’impression d’avoir passé 2 semaines dehors.

C’est décidé, on prend le tablier !

Imaginez une petite caravane tombant en ruines, où les mots « Asian Take away » encore lisibles sur le flanc témoignent du passé palpitant de ce petit stand de spécialités asiatiques. Pas de fenêtre, des murs à la peinture écaillée, un bric à brac monumental à l’hygiène douteuse et à la date de péremption datant de la guerre froide, des grenouilles en hibernation dans les entonnoirs, des cafards dans les paquets éventrés par des rats géants et nous, dont la mission est de préparer le déjeuner.

Wwoofing pépinière

Le petit déjeuner nous avait déjà mis la puce à l’oreille quand Erwin nous a servi une mixture peu alléchante, qualifiée de porridge. Flocons d’avoine, yaourt fermenté (maison…) et fruits entiers (la pomme, son trognon et son étiquette), le tout mixé avec beaucoup d’eau pour un résultat liquide, peu ragoûtant et pour être honnête pas très bon. Hop, on avale tout ça le plus rapidement possible, sans mâcher c’est mieux, et à partir de maintenant on prend le contrôle des repas.

Wwoofing pépinière
White-lipped Treefrog (Litoria infrafrenata), réveillée, qui va se rafraichir dans le lavabo

Légumes et fruits du marché, noix de pécan et cacahuètes australiennes, haricots secs et œufs, tout est là pour se faire des bons repas. On déchante un peu quand on rentre dans la caravane-cuisine mais avec un peu d’organisation, beaucoup d’hygiène et du courage (pour repousser l’envahisseur insecte), on arrive à se concocter des bonnes choses.

Erwin fait lui-même sa bière, son vin et son vinaigre, avec les fruits du moment : vinaigre de fruit de la passion, vin de fruit du dragon ou de mangue, etc. Seul Van a testé (évidemment), et selon lui, la bière n’est pas trop mal mais le vin a goût de vinaigre…

Ouille ça pique

Question boulot, on n’a pas pris racine. Dans une pépinière il y a toujours quelque chose à faire. Ici on plante des graines (parfois achetées une fortune à l’autre bout du monde), là on attend que les petites plantes développent un système racinaire, là-bas on rempote, on arrose, on coupe, on se pique, on déplace, on pulvérise, etc.

wwoofing pépinière
Une des nombreuses allées de la pépinière

La première semaine a été consacrée au rempotage : transplanter les succulentes dans des pots plus grands pour leur permettre de continuer à grandir. La terre utilisée est un triple mélange : terre de compost travaillée par des vers de terre pendant plusieurs années, gravier fin de rivière et sable de roche volcanique.

Bien entendu, il a aussi fallu laver la montagne de pots sales qui s’accumulaient.

Nous avons aussi coupé les bambous gigantesques qui faisaient de l’ombre aux petites plantes (ben oui quoi, faut pas oublier les plus petits). Grimpés sur une échelle avec une scie télescopique, ça coupe, ça transpire, ça tombe, ça court se mettre à l’abri, ça découpe à la hache et ça transporte ailleurs (ouf c’est lourd).

Rempotage

L’irrigation de toute une pépinière est compliquée par définition, alors quand le propriétaire ne se rappelle plus quel robinet ouvre quel tuyau qui arrose quelle plante, c’est comme moi en territoire inconnu sans GPS ni carte. Enfin, après avoir mis un brin d’organisation dans l’armée de tuyaux et d’arrosoirs, les papayes sont reliées entre elles, les bambous ont leur propre tuyau et les succulentes sont arrosées tous les 10 jours.

wwoofing pépinière
Système d’irrigation pour les petites plantouzes

On aurait peut-être pas du montrer tant d’ardeur à vouloir cuisiner car un autre boulot nous a été assigné : nettoyer et repeindre la cuisine… (sigh). Ça nous a demandé 3 jours et beaucoup de peinture.

3$ le cactus ! Qui veut un cactus ?

Le week-end c’est jour de marché. On part avant l’aube avec la camionnette d’Erwin, le coffre rempli de plantes et avec Van sur un tabouret tel un immigré clandestin, car il n’y a pas de place à l’avant pour 3 personnes ;). Une fois arrivés sain et sauf à destination, on installe notre stand de cactus et de plantes grasses.

Départ à l'aube pour faire les marchés

Quand il n’y a pas un rat, on s’esquive pour explorer le marché et saliver devant les spécialités locales. Ici on goûte du miel d’avocat et de macadamia, là-bas du cacao cru ou des « red papaya », un autre propose une culture de shiitakés, des bananes « lady fingers », des cacahuètes crues, de la tisane froide de rooibos ou un tourbillon de pomme de terre frite.

wwoofing pépinière
Marché @ Yungaburra

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