Si vous avez lu nos précédents articles, vous aurez compris que l’Australie abrite de nombreuses créatures étonnantes qu’on dirait sorties tout droit de l’imagination, tels le Kangourou, l’Ornithorynque ou l’Échidné (lire aussi “Les Mammifères d’Australie“). Les oiseaux ne dérogent pas à la règle et possèdent également en leurs rangs des spécimens tout à fait étranges.
Des oiseaux géants à casque
Le Casoar à lui seul semble sorti tout droit de la préhistoire : me dépassant d’une tête, rouge et bleu, il porte un casque osseux sur la tête, ne vole pas et possède une griffe longue comme un poignard capable de tuer un homme. Non non, cette créature ne vient pas d’un roman de Jules Verne mais des rainforests du nord-est de l’Australie. Tout va bien. Rarement observé car menacé d’extinction, on n’a vu du Casoar que ses crottes. Ça prouve qu’il est dans le coin !
Dans la même famille des gros oiseaux qui ne volent pas, on trouve aussi l’Émeu, qui a une tête relativement plus normale que le Casoar. En se baladant dans le désert du centre australien, il est fréquent d’apercevoir des familles d’Émeus qui cavalent à l’horizon, brassant de la poussière rouge sous leurs grandes foulées.
Statue de Casoar (Casuarius casuarius) @ Mission Beach, north east QLD
Crottes de Casoar @ Kuranda, tropical north QLD
Emeu (Dromaius novaehollandiae) @ Mareeba Wetlands, north east QLD
Des oiseaux à tête bizarre
L’oiseau que je trouve le plus curieux après le Casoar (qui, avouons-le, remporte haut la main le titre de l’oiseau le plus bizarre), c’est le Frogmouth. On comprend d’où lui vient son nom quand on regarde son bec : large, plat et crochu, qui pourrait, une fois grand ouvert, laisser passer un wallaby sans problème. L’oiseau a un sacré diamètre d’ouverture il faut le dire, bien utile quand on avale des proies entières assez grosses comme les grenouilles et les souris. Le Frogmouth a aussi une tête rigolote, surtout quand il dort. Nocturne, il se repose la journée sur une branche, immobile et la tête relevée, comptant entièrement sur son camouflage. Et c’est vrai qu’on est passé une première fois devant lui sans le voir !
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Le Nightjar est un cousin du Frogmouth que l’on retrouve également en France sous le nom d’Engoulevent. Nocturne, on le repère grâce à ses gros yeux lumineux qui brillent dans la nuit. La journée, il dort au sol, parfaitement camouflé sur la litière forestière.
Les yeux lumineux du Large-tailed Nightjar (Caprimulgus macrurus) dans la nuit @ Tyto Wetlands, Ingham, north QLD
Australian Owlet-nightjar (Aegotheles cristatus) @ Bladensburg National Park, central QLD
Des oiseaux qui font des choses bizarres pour séduire la femelle (qui ne le fait pas…?)
Comme partout, l’Australie a sa liste d’oiseaux rares et en tant qu’ornithos acharnés (enfin, surtout moi), il fallait qu’on tente notre chance pour en cocher quelques-uns.
Albert Lyrebird (Menura alberti), farfouillant le sol de la rainforest à la recherche de nourriture.
Cette quête nous a emmenés dans la rainforest de Lamington National Park, à la recherche du Albert Lyrebird, appelé ainsi à cause des longues plumes caudales servant chez le mâle lors de la parade nuptiale. Lamington NP est réputé pour héberger quelques couples mais s’il est fréquent de les entendre, il est nettement plus difficile de les observer. Faut croire qu’on a été chanceux car le premier jour on en a vu trois ! 🙂
La période hivernale était l’idéale (for the birds. We, humans, were freezing to death) car les mâles se mettent à chanter pour attirer la femelle et réalisent leur parade nuptiale, pour le plus grand bonheur des spectateurs.
Victoria’s Riflebird (Ptiloris victoriae), femelle @ Lake Eacham, Tablelands, tropical north east QLD
Dans la famille “parades nuptiales spectaculaires” je voudrais le Paradise Bird ! Cette famille est bien connue de David Attenborough qui a consacré un documentaire entier à ses oiseaux tropicaux et leurs somptueuses parades nuptiales, riches en couleurs et acrobaties.
Parade nuptiale d’un jeune mâle (à gauche, qui n’a pas encore son plumage d’adulte) devant une femelle qui n’a pas l’air si impressionnée…
Dans les rainforest du nord-est du Queensland, on est tombé sur le Victoria’s Riflebird, une des trois espèces australiennes de Paradise Birds, en pleine répétition de parade nuptiale. Le mâle, d’un noir profond ponctué de turquoise, effectue une danse rythmée constituée de claquements d’ailes, de sautillements et d’inclinaisons de tête. La femelle est vite hypnotisée, tout comme les ornithos qui observent la scène, cachés derrière un palmier.
A défaut d’avoir une tête bizarre, il y a ceux qui ont un comportement bizarre. Les Bowerbirds ont l’air tout à fait normal jusqu’à ce qu’on les voit en train de faire leur nid.
Nid de Great Bowerbird (Ptilonorhynchus nuchalis) @ Dimbulah, north east QLD
Le mâle construit à même le sol une sorte de nid ouvert, comme un tunnel sans toit, formé de brindilles assemblées les unes aux autres. L’entrée du nid joue un rôle primordial dans le choix de la femelle et le mâle y consacre beaucoup d’énergie… et de décorations !
Nid de Great Bowerbird (Ptilonorhynchus nuchalis) @ Airlie Beach, north QLD
Il parcourt tout son territoire à la recherche d’ornements colorés et chaque espèce à sa couleur préférée : le Great Bowerbird préfère le blanc, le Spotted Bowerbird mise tout sur le rose et le Satin Bowerbird quant à lui fait plutôt dans les bleus. Si la couleur est importante, le matériau l’est nettement moins et l’oiseau est peu regardant : bouchons de bouteilles, vieilles barrettes, coquille d’escargot, plastique en tout genre, etc.
Great Bowerbird (Ptilonorhynchus nuchalis) @ Granite Gorge, north east QLD
Great Bowerbird (Ptilonorhynchus nuchalis) @ Granite Gorge, north east QLD
Spotted Bowerbird (Ptilonorhynchus maculatus) @ Bladensburg National Park, central QLD
Spotted Bowerbird (Ptilonorhynchus maculatus) @ Bladensburg National Park, central QLD
Satin Bowerbird (Ptilonorhynchus violaceus), mâle @ Ipswich, south east QLD
Chez certaines espèces de Bowerbirds,, le dimorphisme sexuel est important. Chez le Satin Bowerbird par exemple, le mâle est noir-bleuté alors que la femelle est verte. Mais les deux sexes ont des yeux mauve-violet, une couleur peu commune dans la nature.
Satin Bowerbird (Ptilonorhynchus violaceus), mâle @ Lamington National Park, south east QLD
Le mâle se tient non loin du nid et appelle la femelle pour qu’elle vienne inspecter le nid.
Satin Bowerbird (Ptilonorhynchus violaceus), femelle @ Girraween National Park, south east QLD
Satin Bowerbird (Ptilonorhynchus violaceus), femelle @ Girraween National Park, south east QLD
Regent Bowerbird (Sericulus chrysocephalus), mâle @ Lamington National Park, south east QLD
Cette espèce habite dans la rainforest. Là encore, le dimorphisme sexuel est marqué.
Regent Bowerbird (Sericulus chrysocephalus), femelle @ Lamington National Park, south east QLD
Green Catbird (Ailuroedus crassirostris) @ Lamington National Park, south east QLD
Chez les Bowerbirds on trouve aussi les Catbirds. Non ils ne ressemblent pas à un chat mais crient comme un chat. Leur miaulement retentit dans toute la rainforest. On les entend, oui, mais il faut de la patience pour les voir car ils sont aussi verts que le feuillage dense de la rainforest.
Le mot du photographe : “Nos photos ne sont pas libres de droit mais tous les animaux ont été photographiés en toute liberté dans leur milieu naturel” 🙂
Salut David !
non non, rentrés d’Australie depuis septembre ! Mais ça me manque tellement !! Pour le casoar on l’a raté ce coup-ci, mais ce n’est que partie remise, j’attends que ça de repartir à sa recherche ! 😉 J’espère que tu vas bien, bisou ! 🙂
Alors toujours en Australie ?
Du coup, j’attends la photo de casoar!
Salut David !
non non, rentrés d’Australie depuis septembre ! Mais ça me manque tellement !! Pour le casoar on l’a raté ce coup-ci, mais ce n’est que partie remise, j’attends que ça de repartir à sa recherche ! 😉 J’espère que tu vas bien, bisou ! 🙂